Il y a une semaine jour pour jour, des femmes et des hommes, qui quelques instants auparavant étaient encore
prosternés dans la prière, ont été sauvagement assassinés, leurs corps déchiquetés par les
éclats d'une bombe meurtrière.
C'était à Alexandrie, la nuit du 31 décembre dernier, sur
le parvis de l'église de Tous les
Saints.
Ces femmes et ces hommes, accompagnés parfois de leurs enfants, se préparaient
spirituellement à
l'une des principales fêtes du monde chrétien, Noël.
Une fête que le
calendrier orthodoxe célèbre à treize jours de distance de notre
calendrier
grégorien.
Alors même que nous entrions dans le nouvel an, ils
vivaient l'Avent.
C'est aujourd'hui, date du Noël Copte, que ces hommes et
ces femmes auraient dû se
retrouver en famille, dans cette église
désormais ensanglantée, pour célébrer la
Nativité.
J'ai, croyez-le bien, en ce moment-même, une pensée très
douloureuse pour leur
mémoire à laquelle je tiens à rendre
devantvous un ultime hommage.
Ils s'apprêtaient à
fêter la naissance du Christ, la fureur d'un kamikaze les a condamnés
à
mort.
Ils venaient de recevoir et de se donner la Paix, ils ont
été tués à l'arme de Guerre.
Leur crime ?
Pratiquer leur
religion ;
Leur crime ?
Fêter la naissance d'un « Sauveur » qui pour les uns,
n'est pas le Messie et qui pour les autres, n'est pas le Prophète.
Leur crime ?
Appartenir à une minorité
religieuse.
Une minorité très ancienne, une minorité qui conserve
pieusement la mémoire du
christianisme des premiers siècles, un christianisme
bouillonnant et encore clandestin.
Le christianisme des Actes des Apôtres, des Lettres et des Epitres.
Une minorité qui depuis bientôt deux mille ans, participe
à l'immense richesse culturelle
et humaine d'un pays
lui-même millénaire.
Un pays où est apparu, pour la première fois dans
l'Histoire de l'Humanité, il y a de cela
trente trois siècles, l'idée de Monothéisme. Un très beau,
un très grand pays : l'Egypte.
Cette minorité,
c'est bien évidemment la communauté Copte qui tire son nom même de
son pays,
l'Égypte.
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