Saint Valéry, moine de Luxeuil (622)
Saint Prophète Daniel
Gn :49, 29 à 50, 13
Ez : 20, 3 à 13
Jn : 1 à 11
Un frère fauta une fois à Scété. On tint conseil, auquel on convoqua abba Moïse. Mais celui-ci refusa de venir. Aussi le prêtre lui envoya dire : « Viens, car tout le monde t’attend. » Il se leva , et vint avec une corbeille percée qu’il remplit de sable qu’il mit sur son dos, et qu’il porta ainsi. Les autres, sortis à sa rencontre , lui dire : « Qu’est-ce que cela, père ? » Le vieillard dit : « Mes fautes sont en train de s’écouler derrière moi et je ne les vois pas ; et moi, je suis venu aujourd’hui pour juger les fautes d’autrui. » Entendant cela, ils ne dirent rien au frère , mais lui pardonnèrent.
Ap. IX,7
L’un des pères, voyant quelqu’un en train de pécher , pleura amèrement en disant : « Lui aujourd’hui, et moi demain »
Ap. IX, 17
Un vieillard dit : « Même si quelqu’un , de quelque manière que ce soit, pêche en ta présence,, ne le juge pas, mais considère-toi comme plus pêcheur que lui . Tu vois en effet la faute, mais pas la pénitence. »
Ap. IX, 19
Les Apophtegmes des Pères
Col. Systématique. S.C.387
Saint Pasteur, évêque d’Orléans (260)
Gn : 49, 1 à 28
Jr : 1 à 7
Lc : 4, 38 à 44
A la base du miracle, il y a la compassion de Dieu, la pitié de Dieu, l’amour de Dieu .(…)
Le Christ Sauveur est arrivé dans la maison de l’apôtre Pierre, dont la belle-mère gisait en proie à la maladie . Elle ne demande pas à être guérie, personne n’en souffle mot. Mais le Sauveur fut pris de pitié pour elle, son cœur se serra dans un élan de compassion et de tendresse, il approcha de son chevet, la toucha, et ce faisant, lui qui était un être parfait il lui transmit la plénitude, l’intégrité de sa propre personne. Tel est le sens du mot « guérison » :faire de l’homme brisé, rompu, mis en pièces, un être nouveau et entier. Un des Pères disait que celui qui s’est purifié, qui s’est libéré de l’asservissement au péché (…) et qui a lui-même atteint son entière plénitude peut guérir par un simple toucher, c'est-à-dire transmettre sa plénitude à autrui. C’est ce que nous voyons dans le cas présent.(…) Il ne lui est pas donné la sainteté , mais un simple moment de plénitude qu’elle est en mesure d’apprécier et grâce auquel elle peut commencer à se transformer et à réorienter sa vie. En réponse à l’amour et à la compassion du Seigneur, elle va se dépenser sans compter et se mettre au service des nouveaux arrivants. (…)
Il y a là une relation de réciprocité étonnement touchante dans sa simplicité (…).
Métropolite Antoine
Antoine Bloom
Rencontre avec le Dieu vivant p .65-66
Cerf 2004
Saint Alexandre, Agabus et leurs compagnons martyrs en Palestine (vers 300)
Gn : 47, 28 à 48, 7
2R : 4, 1 à 7
Mt : 18, 15 à 22
Lorsque la méditation s'unit à la prière devenue toute belle, alors s'accomplit pleinement la parole du Seigneur qui a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d?eux (Mt : 18, 20) . » Les trois sont l'âme , le corps et
l'esprit ; ou bien : l'entendement, la méditation et la prière. Tous les trois aboutissent à l'émerveillement, et il arrive même qu'ils n'atteignent pas la prière. (c.a.d .parce qu'ils vont au-delà NDLR) (l'entendement est la faculté de connaître #noùs souvent traduit par intellect NDLR)
Saint Isaac le Syrien
oeuvres spirituelles II ( 1,II,88)
S.O 41 Bellefontaine
Un frère interrogea abba Poemen en disant : « Si un frère est empêtré dans un péché et qu'il se convertisse, Dieu lui pardonne-t-il ? » Le vieillard dit : « Mais celui qui a ordonné aux hommes de le faire, combien plus le fera-t-il lui-même ! Il a en effet ordonné à Pierre : Pardonne à ton frère jusqu?à soixante dix sept fois. »
Ap. X, 62
Les Apophtegmes des Pères
Col. Systématique S.C. N° 474
Le mystère de la piété est profond, magnifique, admirable, et les Anges eux-mêmes désirent grandement le comprendre !
En effet, un disciple du Sauveur dit au sujet des paroles prophétiques concernant le Christ, notre Sauveur à tous : "Mystères qui vous ont été proclamés par ceux qui vous ont apporté l'Evangile sous l'action de l'Esprit Saint envoyé du ciel, alors que les Anges eux-même voudraient y plonger leurs regards."
Certes, ils ont tous plongé leurs regards dans ce grand mystère de la piété lorsque le Christ est né dans la chair, et qu'ils disaient, rendant grâces pour nous : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté." Comment ne seraient-ils pas remplis de joie, alors qu'ils voient le Sauveur et Rédempteur du monde né de la sainte Vierge, eux qui sont en liesse même pour un seul pécheur qui fait pénitence, comme le dit le Sauveur ?
C'est pourquoi les multitudes des esprits célestes se réjouissent pour nous. Quelle est donc la cause de leur joie pour les pécheurs ? C'est l'Incarnation du Fils unique, sa naissance dans la chair, son extrême bienveillance pour nous, l'incomparable immensité de sa clémence.
C'est pourquoi nous disons que la Vierge sainte est la Mère de Dieu
Il est venu chez nous, né de sainte Marie, Mère de Dieu, fait de chair et de sang. Alors que, par nature, il était vrai Dieu, le Verbe issu de Dieu le Père, consubstantiel et coéternel au Père, resplendissant au zénith de sa gloire, étant dans la condition de son Père et dans l'égalité avec lui, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu, mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant, de la Vierge Marie, la condition de serviteur, devenu semblable aux hommes, et reconnu comme un homme à son comportement.
Il s'est fait l'un de nous, lui qui était au-dessus de toute la création ; il est devenu mortel, lui qui vivifie toute chose. Il s'est mis avec nous sous l'autorité de la loi, lui qui, comme Dieu, était supérieur à la loi et fondateur de la loi. Oui, il s'est rendu pareil à un nouveau-né qui entre dans la vie, lui qui existait avant tous les âges et tous les siècles, lui qui était l'auteur et le créateur des siècles.
Comment donc est-il devenu égal à nous ? En prenant corps de la Vierge Marie, un corps informé par une âme spirituelle. C'est ainsi qu'il est sorti de sa mère comme un homme véritable, mais sans péché ; ne perdant certes pas sa divinité, et ne rejetant pas ce qu'il avait toujours été, ce qu'il est et ce qu'il sera : Dieu. C'est pourquoi nous disons que la Vierge sainte est la Mère de Dieu.
(Homilia de Incarnatione Deo Verbi, nn. 1-3 ; PG. 77, 1090s.)
St Cyrille d'Alexandrie
Saint Eusèbe, évêque du Tricastin (600)
Gn: 43- Jr: 17, 5 à 11- Lc: 16, 19 à 31
L'un des vieillards disait à propos du pauvre Lazare qu'on ne le voit pas accomplir une seule vertu, mais que nous trouvons seulement en lui qu'il ne murmura jamais contre le Seigneur sous prétexte qu'Il n'avait pas pitié de lui, mais qu'il supportait sa peine avec action de grâces; et que c'est pour cela que Dieu l'avait accueilli.
Apophtègme VII, 47
Dix-septième homélie de Saint Macaire
5 . Mais tu me demandes : « que peut-il y avoir de commun entre la lumière et les ténèbres ? Comment le temple de Dieu peut-il voisiner avec les idoles ? (cf. 2Co6.14.16) Je te réponds par les mêmes paroles : « qu’y a-t-il de commun en effet entre la lumière et les ténèbres, et comment la lumière divine pourrait –elle être obscurcie et souillée ? Comment ce qui est immaculé et pur pourrait-il être pollué ? » Il est écrit en effet : « et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn1.5) Il ne faut pas considérer les choses sous un seul aspect ni d’un seul point de vue. En effet, certains reposent tellement dans la grâce qu’ils deviennent plus puissants que le mal qui habite en eux ; cependant, tout en ayant la prière et un grand repos auprès de Dieu, ils subissent à d’autres moments l’influence des pensées mauvaises et sont volés par le péché, tout en restant dans la grâce de Dieu. Ceux qui sont légers et sans instruction s’imaginent, dès que la grâce agit quelque peu en eux, que le péché a disparu. Mais ceux qui ont du discernement et sont avisés n’osent pas prétendre : « nous avons la grâce de Dieu, donc nous ne sommes plus sous l’influence des pensées honteuses et souillées ».
les Homélies spirituelles de Saint Macaire
S.O N°40, Bellefontaine